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Gestion Publique de l’Etat, laboratoire d’idée pour les restructurations au sein de la DGFiP
Souffrance au travail, une réalité quotidienne pour des milliers d’hommes et femmes de la DGFiP
ENFiP, une formation désanchantée
JO : Présentation de Cédric Denuzière
Le 25 avril était la « journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail ».
Ce jour-là, parce que c’est essentiel, la CGT a organisé des actions partout en France avec pour slogan : « Pour en finir avec les morts et les blessés au travail ».
En effet en 2022 dans notre pays, selon les chiffres officiels, 738 personnes sont mortes AU travail et 439 DU travail… Mais les spécialistes sont unanimes pour affirmer que ces chiffres sont très en-deça de la réalité !
Beaucoup croient encore qu’à la DGFIP, seule une partie des collègues (les vérificateurs, les huissiers et les agents chargés de l’accueil physique) subissent des « risques professionnels ». La tragédie dont ont été victimes des collègues dans le Pas-de-Calais fin 2022 est dans toutes les mémoires…
Or, si le risque sécuritaire ne concerne pas tous les agents à l’identique , la dégradation des conditions de travail touche aujourd’hui une immense majorité des femmes et des hommes qui « sont » la DGFIP.
Nos risques professionnels se matérialisent le plus souvent par des atteintes à notre santé. En particulier, les risques dits psycho-sociaux explosent…
En langage courant le mal-être au travail se répand partout avec son corollaire de conflits interpersonnels, de stress, de maladies liées ou aggravées par les conditions de travail dégradées. Pour beaucoup la mission devient impossible à accomplir ou bien au prix d’efforts intenables.
De plus en plus de collègues souffrent au travail et du travail, ce qui forcément finit par déteindre sur leur vie personnelle. La DG et les directions locales en sont pleinement conscientes puisqu’elles connaissent en direct nos arrêts maladie. Et combien d’agents continuent à bosser malades, surtout avec le jour de carence et le télétravail ? Il faut
travailler toujours plus, plus vite, toujours moins nombreux, pour des salaires qui se déprécient, et supporter un « fonctionnaire bashing » permanent de la part du gouvernement et de nombre de médias, etc.
À la dernière séance de la formation spécialisée du comité social d’administration du réseau du 9 avril 2024, questionnée par les organisations syndicales sur l’état de santé des agents, la DG finit par livrer un terrible décompte : depuis le 1er janvier 8 collègues ont mis fin ou
tenté de mettre fin à leurs jours.
Lorsque les syndicats réitèrent les alertes sur la dégradation continue des conditions de travail et ses conséquences sanitaires, la DG et les directions locales sont systématiquement dans la minoration quand ce n’est pas le déni ! Les situations les plus pathogènes doivent souvent être dénoncées par des experts indépendants ou l’Inspection du travail saisis sur demandes syndicales pour être reconnues par notre administration !
Aussi, la communication de la DG sur la publication le 30 avril du dernier « observatoire interne 2024 » ne trompe personne : la démotivation et le malaise croissent avec la charge de travail dans la plupart des services de la DGFIP.
Pourtant, c’est la loi : notre employeur est responsable de notre santé et de notre sécurité au travail et vos organisations syndicales, en particulier la CGT, sont très pugnaces sur ces questions.
Mais face à cette épidémie nous sommes toutes et tous concerné.es et nous devons nous mobiliser collectivement partout.
Chaque syndiqué.e CGT peut en parler à ses collègues et ensemble il est possible de revendiquer, là de meilleures conditions matérielles de travail, ici des modes d’organisations de service où les agents sont écoutés, et parfois même d’obtenir des effectifs supplémentaires.
Les demandes d’un.e agent.e isolé.e ont peu de chance d’être entendues.
Reprises par d’autres, elles deviennent des revendications légitimes !
Article publié le 12 juin 2024.